L'Ehrlichiose (transmission par la tique)

          La Tique

L'ehrlichiose canine est une maladie due à une bactérie transmise par les tiques, tout comme la piroplasmose. Cette maladie sévit dans divers points du globe. En Europe, elle se limite au Bassin Méditerranéen. Les chiens atteints d'ehrlichiose peuvent rester porteurs asymptomatiques pendant très longtemps, si bien que le diagnostic est parfois délicat.

 

Comment se transmet l'ehrlichiose ?

 

La transmission de l'ehrlichiose canine est proche de celle de la piroplasmose : le chien se fait mordre par une tique qui lui inocule des bactéries. Ces bactéries se retrouvent dans le sang du chien où elles s'installent et se multiplient.

 

Quels sont les signes de la maladie ?

 

La première phase de la maladie (phase aiguë) peut passer inaperçue. Elle survient quelques jours après la piqûre de tique contaminante. Le chien est abattu et a de la fièvre. On note parfois une augmentation de la taille des ganglions, des douleurs articulaires, des vomissements. Cette phase est souvent brève et disparaît généralement sans traitement.

 

Toutefois, si rien n'est fait, une phase de latence survient, durant laquelle le germe est toujours présent, sans que le chien ne présente de symptômes cliniques. Seules des anomalies sanguines sont alors repérables si une analyse est faite (baisse du nombre de plaquettes).

 

Certains chiens vivent avec cette bactérie dans le sang sans jamais déclarer de symptômes ultérieurement, sauf en cas de ré-infection après une nouvelle piqûre de tique (les chiens ne sont jamais immunisés et peuvent refaire une phase aiguë à tout moment). Il arrive même (dans de très rares cas), que le chien élimine totalement la bactérie de son organisme et se guérisse tout seul.

 

Mais certains chiens, et principalement certaines races comme le Berger allemand semble-t-il, développent, après quelques mois à quelques années, une forme chronique de la maladie.

 

La forme chronique est très grave et se manifeste par un amaigrissement, une baisse de l'appétit, des saignements (du nez notamment), des douleurs articulaires.

 

A l'analyse sanguine, les chiens présentent une diminution du nombre de toutes les cellules du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Cette diminution est due à une atteinte irréversible de la moelle osseuse. Les chiens atteints de formes chroniques ont très peu de chances de survivre, même avec un traitement spécifique car ils ne peuvent plus fabriquer de cellules sanguines.

 

Le diagnostic et le traitement

 

Le diagnostic repose sur des éléments épidémiologiques (présence de tiques, situation géographique ou voyage en zone contaminée) et les symptômes. Il est parfois difficile d'avoir un diagnostic de certitude dans la forme aigüe car les signes cliniques sont peu spécifiques.

 

Une analyse de sang (examens hématologiques et microscopiques, avec recherche du parasite sur des frottis sanguins, dosage et électrophorèse des protéines sanguines) et des tests sérologiques permettent de confirmer le diagnostic.

 

Le traitement est efficace dans la phase aigüe et dans la phase de latence. Il consiste en l'administration prolongée de certains antibiotiques.

 

Dans les formes chroniques, le diagnostic n'est pas forcément simple (la sérologie peut être négative en phase finale) et le traitement est souvent illusoire.

 

Conclusion

 

L'ehrlichiose est une maladie encore relativement rare mais très grave surtout pour la forme chronique irrémédiablement mortelle.

 

Les signes de la phase aigüe sont malheureusement très vagues et passent parfois inaperçus auprès des propriétaires, qui ne consultent pas leur vétérinaire. La prévention reste donc l'arme de choix pour lutter contre cette maladie.

 

Il faut éviter les piqûres de tiques, principalement en zone à risque, par un traitement anti-parasitaire adapté, et une inspection rigoureuse du chien après une balade en forêt par exemple. Ceci est valable pour toutes les maladies causées par les tiques : piroplasmose, maladie de Lyme...